Ballade de viellesse (en francais, par Mimi, 2007)
Posted on 5 Οκτ, 2014 in Ποιηση | 0 comments
La VIEILLE
“Son temps s’est raccourci, ses gestes sont menus/Elle avance petit et un pied aprés l’autre
Ses os sont torturés, son dos en est bossu/Ses soucis ne sont déjà plus les mêmes que les nôtres.
Elle marche courbée mais son pas est léger/Ses préoccupations, le temps les a changées
Elle ne pense plus à ces années qui arrivent/Elle le sait trés bien qu’elle va vers l’autre rive.
Mais elle n’en souffre pas, elle va l’âme en paix/Elle a mené sa vie aussi loin que possible
Elle a aimé un homme et lui a tout donné/Elle finit ses jours qui se suivent, paisibles.
Ses souvenirs sont prés de son lointain passé/Elle oublie la tristesse des dernières années
Ses enfants sont partis vers d’autres horizons/Mais elle, elle n’oublie pas. Elle vit avec Gaston.
Ce jeune militaire qui partait mais avant/Il voulait faire d’elle une femme, une mère
Qui sait s’il reviendrait de cette sale guerre/Son père y est resté et son frère, le grand.
Elle oublie tout ce temps qui s’est enfui depuis/Qu’elle a fermé sa tombe, l’a bénite de buis
Parfoin même elle lui parle et lui qui est si bon/Au delà de la mort, toujours il lui répond.
Bientôt, bientôt tu vois, je vais te retrouver/Tu m’accompagneras, tu me tiendras la main
Te souviens-tu Gaston, combien j’aimais l’été/Toi tu étais jaloux, tu traitais de vauriens
Tous ces gars du village qui me faisaient la cour/Mais au fond tu savais! Oui, tu savais trés bien
Que tu étais celui que j’aimerais toujours/Au delà de mes nuits, au delà de nos jours.
Nous ne le disions pas, nous avions nos pudeurs/Nous frôlions du regard, nos yeux faisaient le reste
Nous nous parlions d’amour mais pas besoin de gestes/Vous les garçons saviez respecter nos candeurs.
Nos robes étaient longues mais d’un souffle parfois/La cheville dévoilait plus que vous attendiez
Je n’oublierai jamais la toute première fois/Où tu osas baiser ma chevelure dorée.
Nous nous retrouverons un beau jour quelque part/Ce sera comme avant, nous serons jeunes et beaux
Tu baiseras ma main, soulevant ton chapeau/Ce sera l’arrivée, nullement un départ.
Pour nous les jours seront à jamais d’insouciance/Nous ferons comme avant, garderons nos silences
Nous fermerons nos yeux n’écoutant que nos coeurs/Vois-tu mon cher Gaston, ce sera le bonheur!”
(Μιμή) 2007)